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L'AMDH dénonce "des violations et une dangereuse régression" des droits humains au Maroc

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Rabat, 30/06/2015 (SPS). - L'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) a dénoncé mardi une "dangereuse régression" des droits humains au Maroc, mettant l'accent sur la poursuite de la pratique de la torture, la peine de mort, les arrestations politiques ou encore la condition des femmes.

 

Selon un rapport de l'AMDH dont l'APS a obtenu une copie, le Maroc connaît une "dangereuse régression" en termes de libertés et des droits fondamentaux dans le royaume.

 

Le document analyse "de fond en comble" la situation des droits humains au Maroc, "cristallisant surtout l'attention sur la poursuite de la pratique de la torture, la peine de mort, les arrestations politiques ou encore la condition des femmes", soulignant que "cinq (5) peines de mort ont été prononcées durant l'année 2014".

 

En outre, l'AMDH a listé "plus de 251 cas" de détention politique.

 

Pour ce qui est de la situation des libertés publiques (droit d'association, droit de rassemblement, liberté de la presse) au Maroc, l'association a souligné qu'elle s'est caractérisée par "des violations et une dangereuse régression", affirmant que plusieurs "procès parodiques" ont été intentés contre des journalistes, alors que "des lignes rouges ont été imposées aux libertés d'expression et de la presse" et "plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains ont été condamnés".

 

Cette situation, a souligné l'AMDH, "explique entre autres les mauvaises places qu'occupe le Maroc dans les classements de Reporters Sans Frontières (136ème) et Freedom House (147ème) sur la liberté de presse.

 

En outre, quelques 85 interdictions d'activités ont été prononcées contre l'AMDH entre juillet 2014 et juin 2015", a dénoncé l'association.

 

S'agissant de la situation carcérale, le tableau est tout aussi noir selon l'association.

 

"Outre la torture, la violence et les mauvaises conditions de détention", le rapport indique que "plus d'une trentaine de cas de grève de la faim ont été notées en 2014 dans des prisons marocaines. Pire, ces grèves ont causé trois (3) décès sur un total de 14 personnes mortes en prison en 2014."

 

Le rapport revient également sur la situation des femmes au Maroc, notant que "le projet de loi relatif à la création d'une instance de la parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination dont la date butoir pour sa parution a été fixée pour fin 2013 n'a pas encore vu le jour".

 

L'AMDH s'est dite étonnée aussi du recul du nombre de femmes au parlement, ce qui "constitue une preuve que la parité est loin d’être établie".

 

Sur la violence faite aux femmes, l'association a rappelé que "le projet de loi relatif à la lutte contre la violence à l'égard des femmes qui devait paraître fin 2013 n'a pas vu le jour". Au sujet des petites bonnes, l'AMDH a fustigé le projet de loi autorisant le travail des enfants dès 16 ans au lieu de 18 ans.

 

Différents constats qui font que le Maroc "continue à occuper un rang peu reluisant dans le domaine des disparités en matière de genre (129 sur 136 pays durant les trois dernières années)", a analysé le rapport.

 

Par ailleurs, le bilan montre que les droits des personnes en situation d'handicap, surtout en matière de droits économiques et sociaux, sont encore hors d'atteinte. SPS

 

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