Alger, 05 mars 2016 (SPS) Les participants à la rencontre citoyenne de solidarité avec le peuple sahraoui dans sa lutte pour l'autodétermination ont appelé samedi à Alger à l'application du droit international pour l'organisation d'un référendum conformément aux résolutions de l'ONU, estimant que la visite du Secrétaire général, Ban Ki-moon, aux camps des réfugiés est une "victoire" pour la cause sahraouie.
"La visite de M. Ban Ki-moon dans la région notamment aux camps des réfugiés sahraouis est une grande victoire pour le Front Polisario et les pays qui le soutiennent dans son combat contre l'occupant", a déclaré la présidente du groupe parlementaire pour la fraternité Algérie-République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mme Saida Bounab, lors de la rencontre co-organisée par l'APC d'Alger centre et la ville d'El Aaiun occupée.
Après avoir félicité le combat et la lutte du peuple sahraoui, Mme Bounab a rappelé les positions fermes de l'Algérie contre les violations et l'exploitation illégale par le Maroc des richesses au Sahara Occidental, avant d'ajouter qu'"il ne peut y avoir de stabilité dans le Maghreb sans l'indépendance de la RASD".
Le président de la Commission nationale algérienne consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a précisé, pour sa part, que l'Algérie "défend une cause juste qui consiste à une décolonisation et n'a aucun différend avec le Maroc".
Il a déploré, dans le même sens, "la position de certains pays qui soutiennent l'occupant marocain pour des raisons politico-économiques entravant ainsi le processus de règlement du conflit au Sahara occidental devant conduire à un référendum d'autodétermination".
"Il est temps de mettre fin à ce conflit, Je pense que la visite de Ban Ki-moon manifeste l'inquiétude, d'une manière claire, des Nations unies face à la persistance d'un conflit qui dure depuis 40 ans", a-t-il ajouté.
De son côté, le Chargé d'Affaires au Consulaires de la RASD en Algérie, Mohamed Cheikh, qui a représenté la délégation sahraouie lors de cette rencontre a estimé que "le peuple sahraoui a fait des concessions énormes pour que le référendum au Sahara occidental soit organisé, contrairement au Maroc qui entrave le processus de règlement".
Il a également regretté le fait que l'occupant marocain bénéficie d'appuis au sein du Conseil de sécurité, imputant la responsabilité notamment à "la France qui bloque l'aboutissement de toute solution juste et durable au conflit".
A travers la visite de M. Ban aux camps de réfugiés sahraouis, intervenant au lendemain de la célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la RASD, M. Cheikh s'est dit "beaucoup attendre de ce déplacement", appelant les Nations Unies à "assumer pleinement leur responsabilité".
M. Mohamed Cheikh a demandé au premier responsable de l'Onu de "fixer une date pour organiser le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui".
Enumérant les crimes commis par le Maroc à l'encontre des civils Sahraouis, M. Cheikh a interpellé la mission de l'ONU au Sahara occidental (MINURSO) afin de mettre un mécanisme pour défendre les civils notamment après l'assassinat d'un jeune Sahraoui.
La rencontre animée par le président de la Commune d'Alger centre, Abdelhakim Batache, "vise à sommer le Maroc qui reste insensible aux appels de la communauté internationale et qui poursuit toujours sa politique d'occupation et de répression", a-t-il précisé.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)
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