Windhoek, 10 nov 2020 (SPS) Le Maroc n’a aucune revendication valable sur le territoire du Sahara occidental qu’il occupe illégalement depuis plus de 45 ans au mépris des décisions des organes des Nations Unies, mais ne peut pas continuer de faire fi indéfiniment de la légalité internationale qui confère au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, rapporte un journal namibien.
"Le Maroc n'a aucune revendication valable sur le territoire du Sahara occidental et le Royaume continue de démontrer son mépris du droit international", indique un article paru au quotidien namibien "New Era" consacré à l'expédition politique et militaire dite "marche verte" organisée par les autorités marocaines il y a 44 ans pour occuper le Sahara occidental.
Il est indiqué dans l'article que c'est ce mépris envers le droit international qui a donné lieu à des actions de protestation à El-Guerguerat, où des civils Sahraouis manifestaient pour réclamer la fermeture définitive de la brèche illégale créée dans le mur de la honte via laquelle est souvent opéré le pillage des ressources de leur pays par le régime marocain. "Le Maroc doit réponde aux revendications légitimes et au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination", écrit-on, soulignant la nécessité pour la Namibie et l’Afrique du Sud de continuer de soutenir la cause sahraouie.
"La Namibie et l’Afrique du Sud doivent continuer d’être les défenseurs du changement pour le continent et pour le monde", lit-on dans l'article, cosigné par la militante sud-africaine des droits de l'Homme, Catherine Constantinides, du journaliste namibien Vitalio Angula, et de la représentante du Front Polisario en Suisse Omeima Abdeslam.
"Nous ne pouvons pas nous aligner sur un Etat qui continue d’occuper et de coloniser illégalement un autre Etat africain", insiste-t-on.
A cet effet, "le peuple d'Afrique australe doit rester ferme dans sa position historique et sa politique en faveur de l'autodétermination de la dernière colonie du continent africain", ajoute-t-on. Et de poursuivre sur la même lancée : "Le peuple sahraoui est le peuple oublié d'Afrique et deviendra une cicatrice pour la conscience du continent si nous ne mobilisons pas tout notre temps, nos efforts et nos ressources pour briser les chaînes entravant le peuple du Sahara occidental".
Dans ce même article consacré à la propagande de la marche verte, le journal namibien a rappelé que le 6 novembre 1975, quelque 350 000 Marocains, escortés par 20 000 soldats marocains, ont entamé une invasion sur le territoire du Sahara occidental en vue de l'annexer. La marche avait été organisée en violation de l’arrêt de la Cour internationale de justice des Nations Unies rendu le 16 octobre 1975 et qui avait conclu qu'"il n'existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc".
Le tribunal a ajouté que "la population du Sahara occidental (Sahraouis) était propriétaire de la terre et jouissait donc du droit à l'autodétermination" après le départ de l'Espagne, ancienne puissance coloniale, et "45 ans plus tard, l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc persiste", dénonce de journal.
A la suite de cette expédition, et "dans le but d'éviter la guerre et de préserver autant que possible ses intérêts sur le territoire, l'Espagne, a accepté d'entamer des négociations bilatérales directes avec le Maroc, faisant également intervenir la Mauritanie".
"Sous la pression du Maroc, l'Espagne a également convenu qu'aucun représentant de la population sahraouie ne serait présent dans les négociations qui ont abouti aux accords de Madrid du 14 novembre", relate le journal en se référant sur un récit historique.
Les jours précédant les accords de Madrid, le Maroc est entré illégalement sur le territoire du Sahara occidental. La marche s'est poursuivie pendant quatre jours jusqu'au 9 novembre, date à laquelle les volontaires ont été rappelés après avoir avancé de 10 kilomètres dans le territoire.
Lorsque les volontaires sont revenus au Maroc, le contingent militaire de 20 000 soldats marocains a fait des ravages dans le territoire, tuant tout ce qu'ils trouvaient sur leur chemin.
Les soldats marocains ont empoisonné des puits d’eau, tué des animaux et exécuté ou emprisonné les Sahraouis qu’ils ont trouvés sur leur chemin. C'est la triste histoire de la Marche verte qui a déplacé plus de 163 000 Sahraouis confinés dans des camps de réfugiés, relatée par le New Era namibien. (SPS)
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