Chahid ElHafed, 31 oct 2018 (SPS) Le peuple sahraoui se rappelle mercredi, en cette date du 31 octobre, de la tragédie de l’invasion de son territoire par les troupes d’occupation marocaine, alors que les Sahraouis étaient en lutte pour leur indépendance, au prix d’immenses sacrifices contre, les forces coloniales espagnoles et se préparaient à accéder à leur souveraineté au sein de la communauté internationale.
Les sahraouis se souviennent toujours de cette journée de trahison, de honte et de lâcheté d’un pays voisin, de surcroît musulman et arabe, qui avait envahi son territoire le 31 octobre 1975, en foulant au pied la légalité internationale et le droit humanitaire, perpétrant des crimes ignobles, tuant des milliers de femmes, d’enfants et des personnes âgées, les enterrant dans des fosses communes, alors que ceux qui avaient survécu vivent sous occupation privés de leurs droits.
Guidé par des visées hégémoniques et de conquêtes de territoires, le Royaume marocain avait profité du moment du retrait des troupes coloniales espagnoles pour commettre ses forfaitures et occupé un pays qui se préparait à être reconnu par l’Onu et l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
Le processus de décolonisation avait été entamé d'ailleurs par l’envoi de missions des Nations unies en début octobre 1975 pour superviser les opérations de retrait des forces espagnoles et les négociations engagées pour le transfert des pouvoirs de l’autorité coloniale à la partie sahraouie.
S’appuyant sur le droit international et le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la question du Sahara occidental était inscrite dans le mouvement de décolonisation, basé sur l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale prévoyant l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés.
Ces règlements juridiques étaient confortés également par les décisions de la Cour internationale de justice de la Haye mentionnant qu’il n’existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc.
A défaut de se conformer à la légalité internationale et de respecter les résolutions de l'ONU et de l'OUA, l'occupant avait opté pour la politique de la terre brûlée et l’invasion des terres du Sahara occidental, poussant des milliers de Sahraouies à fuir les tueries et les massacres où à s’exiler loin de la patrie.
Après 43 ans du déroulement de ces tragiques évènements, les séquelles restent indélébiles chez les Sahraouis. Mais, malgré toutes les tentatives marocaines déployées tout au long de ces quatre décennies pour perpétuer son occupation, le peuple sahraoui demeure attaché à sa revendication et déterminés plus que jamais à arracher son indépendance.
La lutte constante du peuple du Sahara occidental ne cesse de remporter des victoires diplomatiques, juridiques et politiques, et les négociations qui sont prévues les 5 et 6 décembre à Genève entre les deux parties du conflit, le Maroc et le Sahara occidental, sous l’égide de l’ONU, constituent un nouveau acquis pour la cause sahraouie.
Cette fois-ci, le Royaume marocain ne peut plus se dérober de ses obligations et sera amené à négocier sur le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui garanti et appuyé par les résolutions des Nations Unies.
Aux victoires réalisées par le Front Polisario, représentant légitime et unique du peuple sahraoui, s'ajoute la décision du Conseil de sécurité de ne proroger que de six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), pour ne pas laisser ce dossier dans les oubliettes.
Cette décision, saluée par les Sahraouis, confirme à ce titre que le Conseil de sécurité est décidé d’en finir avec les manœuvres du Maroc, qui ne fait que durer l’impasse. (SPS)
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