Paris, 19 jan 2017 (SPS) L’Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a dénoncé la répression violente de manifestations sahraouies pour les libertés et l'indépendance, par les forces marocaines, réclamant justice pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik.
"Sous occupation marocaine, le Sahara occidental est régulièrement le théâtre de répressions violentes de manifestations sahraouies pour les libertés", a dénoncé mercredi l'ACAT dans un communiqué, rappelant que "l’ONU vient pour la première fois de condamner le Maroc pour les tortures infligées à un défenseur sahraoui des droits de l’homme."
"Nous réclamons justice pour lui et pour ses camarades", a souligné l'ACAT.
"Souvenez-vous : il y a 4 ans, le 16 février 2013, le défenseur des droits de l’homme sahraoui Naâma Asfari et 23 autres militants étaient condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010. Les condamnations avaient toutes été prononcées sur la base d’aveux obtenus sous la torture, à l’issue d’un procès inique - marqué notamment par le refus d’entendre les témoins cités par la défense", a rappelé l'ACAT.
L’ACAT a ajouté qu'elle "n’a eu de cesse de dénoncer les nombreuses irrégularités constatées lors de ce procès par plusieurs observateurs internationaux", soulignant qu"en 2014, avec le cabinet Ancile-avocats, elle (ACAT) a déposé une plainte concernant Naâma Asfari auprès du Comité contre la torture des Nations unies."
Le Comité contre la torture de l’ONU a rendu sa décision, le 12 décembre dernier, condamnant le Maroc pour la torture pratiquée contre Naâma Asfari, son emprisonnement sur la base d’aveux forcés et pour avoir refusé d’enquêter sur les allégations de torture.
"Cette décision constitue la première condamnation du Maroc par le Comité concernant des violations commises au Sahara occidental. Il s’agit d’un positionnement historique", s'est félicité l'ACAT.
"Aujourd’hui, nous demandons que la décision, qui oblige le Maroc à rendre justice à Naâma Asfari, soit mise en œuvre et bénéficie à ses 23 coaccusés qui ont eux aussi été torturés et condamnés sur la base d’aveux forcés", a-t-elle réclamé. (SPS)
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