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Des députés italiens interpellent Rome sur la situation au Sahara occidental

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Rome, 17 jan 2017 (SPS) Des parlementaires italiens ont interpellé lundi le gouvernement de leur pays sur la situation au Sahara occidental, occupé par le Maroc, l'appelant à "prendre toute initiative utile sur le plan international" en vue d'assurer une solution respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et qui "assure la paix et la sécurité dans le Maghreb et dans la région du Sahel".
Réunis à Rome dans le cadre d'une conférence autour du thème: "Sahraoui: quelles perspectives?", les parlementaires italiens ont rappelé que l'Italie occupe, depuis le 1er janvier 2017, un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et souligné que cela représente "une occasion importante" de soutenir la mise en œuvre des dispositifs envisagés par les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale portant sur le conflit sahraoui.
Dans un document publié à l'issue de leur réunion initiée par l'Intergroupe parlementaire italien d'amitié avec le peuple sahraoui, les députés italiens ont demandé à Rome de "prendre toute initiative utile sur le plan international en vue de favoriser la reprise des négociations directes notamment par la convocation d'une nouvelle conférence de manière à inciter les parties (le Maroc et le Front Polisario) à ouvrir un nouveau dialogue fructueux sous l'égide des Nations unies en vue de fixer dans les plus brefs délais la date du référendum" d'autodétermination pour le peuple sahraoui.
Ces discussions permettront aussi, soulignent les députés, d'"assurer une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, une solution qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et qui assure la paix et la sécurité dans le Maghreb ainsi que dans la région du Sahel".
Les parlementaires italiens demandent également à leur gouvernement d'agir pour "élargir le mandat de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental) au monitoring des droits de l'Homme au Sahara occidental afin de renforcer le rôle et l'efficacité de cette mission" à laquelle participent également des militaires italiens.
Les Nations unies ont inclus le Sahara occidental dans la liste des territoires non autonomes et, depuis 1991, elles ont mis sur pied et envoyé au Sahara occidental une mission internationale d'interposition dénommée Minurso, la seule mission de l'ONU sans mandat spécifique de protection des droits de l'Homme, est-il rappelé dans le document.
Appel pour la libération des prisonniers et la protection des ressources
 
Les parlementaires italiens ont, par ailleurs, interpellé le gouvernement de Rome sur la situation des prisonniers politiques sahraouis qui croupissent toujours dans les geôles marocaines, en lui demandant de "faire pression, au niveau international, sur le gouvernement du Maroc afin qu'il libère tous les prisonniers politiques sahraouis encore en prison et qu'il fournisse des informations sur les centaines de personnes portées disparues".
Un appel aussi a été lancé pour que Rome prenne des mesures à même de "mettre fin à l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, au mépris des intérêts et des souhaits du peuple sahraoui et allant à l'encontre du droit international", lit-on dans le texte.
Les signataires du document ont également exhorté leur gouvernement à mener des actions afin de "confirmer la mobilisation des fonds alloués à l'aide humanitaire pour les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf lesquels sont confrontés à une crise humanitaire désormais permanente" et à "exercer une pression sur l'Union européenne (UE) et le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) afin qu'ils augmentent les financements évitant ainsi d'autres réductions inexplicables".
Les parlementaires réunis dans la salle des groupes parlementaires de la Chambre des députés, ont rappelé aussi que les Nations unies et l'UE ont reconnu, dans de nombreux documents officiels, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, rejetant ainsi les prétentions de +souveraineté+ avancées par le Maroc.
Ils ont aussi rappelé que la présidence de la commission de l'Union africaine avait réitéré, le 18 mars 2016, l'exigence d'avancer dans le processus politique et incité la communauté internationale à soutenir sans réserve les initiatives onusiennes.
Enfin, les parlementaires ont dit avoir pris acte que l'Italie "a toujours considéré les Nations unies comme un point de repère de son action en matière de politique étrangère et qu'elle n'a jamais manqué d'accorder son soutien en termes de médiation et de dialogue, de promotion des droits de l'Homme, des libertés fondamentales, et de l'Etat de droit pour régler les crises qui menacent la paix et la sécurité internationales".
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.(SPS)
020/090/700 171414 JAN 017 SPS