Berne, 8 jan 2017 (SPS) Le verdict de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) rejetant l'implication du territoire sahraoui dans les relations commerciales entre l'UE et Rabat a "bouleversé les plans marocains" signifiant clairement que "le Sahara occidental n'est pas le Maroc", a analysé le quotidien suisse Le Courrier.
En plus d'être une victoire pour les Sahraouis, qui luttent guidés par le Front Polisario depuis plus de 40 ans pour leur autodétermination, la décision de la Cour vient, a souligné le journal, "bouleverser les plans marocains d'intégration du territoire (sahraoui) à travers une normalisation de son économie".
Il relève, dans son éditorial du vendredi, que le verdict de la Cour européenne "vient clairement signifier que le Sahara occidental n'est pas le Maroc" et ses territoires ne peuvent donc "être inclus dans un accord commercial entre Bruxelles et Rabat".
Le 21 décembre dernier, la CJUE a décidé en dernière instance que ni l'accord d'association entre Rabat et l'UE entré en vigueur en 2000, ni celui de libre-échange de 2012 ne pouvaient s'appliquer au Sahara occidental, celui-ci ne pouvant être considéré comme faisant partie du Maroc.
De fait, les entreprises qui produisent dans le Sahara occidental occupé ne peuvent plus bénéficier des avantages inclus dans ces accords de partenariat. Ni même recevoir l'appellation "made in Maroc" en Europe.
Le Front Polisario, mouvement de libération nationale du Sahara occidental, a favorablement accueilli cette décision et réalisé "une véritable victoire quatre ans après avoir introduit un recours contre la décision prise par le Conseil de l'UE de conclure un accord de libre-échange avec le Maroc car il s'appliquait également au Sahara occidental, un territoire inscrit depuis 1963 sur la liste des Nations unies des territoires "non autonomes" à décoloniser, en outre, a noté le journal suisse.
"C'est une victoire capitale, car l'arrêt souligne que le Maroc et le Sahara occidental sont des territoires distincts", a également indiqué le quotidien, citant un communiqué du Front Polisario.
Mais, pour Le Courrier, il s'agit désormais "de savoir si Bruxelles appliquera pleinement la décision de sa Cour".
"L'Union européenne doit veiller à ce que les produits du Sahara occidental ne soient plus importés en Europe", avait déclaré Jalihenna Mohamed, coordinateur de la Campagne sahraouie contre le pillage (SCAP), cité par le quotidien. (SPS)
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