Oran (Algérie), 18 déc 2016 (SPS) Les participants au 4ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, ouvert samedi à Oran (ouest), ont mis en relief la nécessité de multiplier les efforts en matière de soutien aux peuples dans la quête de leur indépendance et de s'impliquer davantage dans la lutte antiterroriste.
"L’UA, dont la position et l’action inlassables en faveur du respect des droits légitimes du peuple sahraoui honorent ses Etats membres, devrait être pleinement associée à cet effort et à l’ensemble du processus de résolution de ce conflit", a exhorté le ministre algérien d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux du séminaire.
M. Lamamra a jugé "incompréhensible que l’ONU, qui coordonne avec l’UA sur toutes les questions de paix et de sécurité en Afrique, n’ai pas été exigeante pour le bénéfice de la plus-value politique de l’UA sur la question du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental".
"Le processus du règlement de ce conflit est de nouveau dans l’impasse depuis près d’une dizaine d’années, alors que le peuple sahraoui attend, depuis des décennies, sous l’occupation et dans les tentes de l’exil, pour exercer son droit à l’autodétermination. Il est face à une véritable politique du fait accompli, menée par la puissance occupante dans ce territoire", a-t-il souligné.
Le chef de la diplomatie algérienne a en outre déploré le fait que "les efforts de règlements des conflits multiples se heurtent, souvent, à la volonté de certaines parties désireuses d’imposer leur point de vue et leurs intérêts propres au détriment d’une approche équilibrée, tenant compte du nécessaire respect du droit international et des intérêts bien compris de l’ensemble des parties prenantes".
Quant au ministre angolais des Affaires étrangères, George Chikoti, dont le pays est en fin de mandat au Conseil de sécurité de l'ONU, il a souligné la nécessité pour les pays africains membres non permanents du Conseil d'œuvrer davantage afin que leur apport au sein de cette organisation soit efficace pour défendre les positions et décisions essentielles concernant l'Afrique.
Joindre les efforts du développement à la lutte contre anti-terrorisme
Pour le président du Conseil exécutif de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, l'action militaire dans la lutte contre le terrorisme dans les Etats africains doit être accompagnée par des mesures politiques et socio-économiques concrètes.
"La réponse militaire au terrorisme est nécessaire, mais elle doit être accompagnée de mesures politiques et socio-économiques de long terme visant à minimiser la prétendue attractivité de l'engagement extrémiste", a souligné M. Mahamat.
M. Mahamat, également ministre des Affaires étrangères du Tchad, a indiqué que "la résilience des groupes terroristes provient de leur capacité à tirer partie des faiblesses structurelles de certains de nos Etats", citant l'absence de contrôle sur le territoire, la gouvernance politique et économique, l'ancrage d'une économie illicite tel que le trafic de tous genres, la circulation illicite et la prolifération d'armes.
Il a, à cette occasion, plaidé pour une action régionale, en plus de celle à l'échelle des Etats africains, dans le cadre de la lutte contre ces fléaux, "devenus aujourd'hui une menace transnationale".
Faire taire les armes avant 2020
Les travaux du 4ème Séminaire qui se poursuivent à huis-clos autour d'un axe principal "faire taire les armes d'ici 2020 : état des lieux et aperçu du rôle des acteurs internationaux, y compris les Nations-Unies".
"La contribution efficace des représentants de l'Afrique aux travaux du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment dans la concrétisation de l'objectif majeur de faire taire les armes d'ici 2020 en Afrique, à l'instar de tous les continents, a été au menu de ce débat", selon des experts.
Les échanges ont porté également sur l'évaluation des actions menées par les acteurs de l'UA notamment en matière de coopération entre les Etats du continent, l'échange d'informations et d'expériences en matière de lutte contre le trafic, la circulation et la prolifération des armes.
La dé-radicalisation, l'assèchement des sources de financement des groupes terroristes et la coordination avec les différents acteurs internationaux, à l'instar de l'ONU, ont été également au centre des débats de cette première journée du Séminaire, placé sous le thème: "Assister les membres africains entrants au Conseil de sécurité de l'ONU pour se préparer à l'examen des questions de paix et de sécurité sur le continent africain".
La deuxième journée, dimanche, sera consacrée aux thèmes relatif au "partenariat entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité des Nations unies" et au "le financement des opérations de soutien à la paix de l'UA".
Le séminaire est organisé annuellement par l'Algérie, l'UA et l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche "Unitar".(SPS)
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