Casablanca (Maroc), 21 oct 2016 (SPS) La militante française des droits de l’homme, Claude Mangin, épouse du militant sahraoui Naâma Asfari, détenu politique au Maroc, a été expulsée jeudi de l’aéroport de Casablanca, a-t-on appris de source sahraouie à Paris.
Arrivée mercredi soir pour rendre visite à son mari à la prison de Rabat-Salé, comme elle le fait depuis 6 ans, Claude Magin, membre de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), n’a pas été admise à quitter l’aéroport de Casablanca d’où elle a été expulsée jeudi matin, a précisé la même source.
Le militant des droits de l’homme sahraoui, Naâma Asfari et 23 autres militants sahraouis qui luttent pour la libération de son peuple et l’indépendance de son pays, le Sahara occidental, que l’Onu a classé, en 1964, territoire non-autonome, ont été accusés de "meurtres de policiers et de militaires" et lourdement condamnés par un tribunal militaire marocain.
Les autorités marocaines ne sont pas à leur première expulsion des personnes acquises à la cause sahraouie. En avril dernier, huit juristes internationaux ont été arrêtés puis expulsés du Maroc au motif de "menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc".
Dans un communiqué publié jeudi, l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique a qualifié cette expulsion de "nouvelles représailles" des autorités marocaines à l’égard de celle qui a porté plainte pour torture auprès de la justice française et du Conseil des droits de l’homme de l’Onu.
"A cette action sur le plan juridique, il faut ajouter la sortie en France du film +Dis-leur que j’existe+ de Manue Mosset produit par E. Graine qui traite de la situation méconnue du Sahara occidental et de la mobilisation de Claude pour sensibiliser sur le sort de son mari et de ses 20 compagnons dont 9 sont condamnés à la prison à vie", a-t-elle précisé, indiquant que ces
prisonniers du "groupe de Gdeim Izik" ont été récemment transférés à El Aarjate où "ils ont perdu tous les droits acquis à la prison de Salé suite à de nombreuses grèves de la faim".
L’association a estimé que l’annulation du jugement du tribunal militaire par la Cour de cassation "aurait dû conduire à leur libération", mais "il n’en est rien".
Naâma Asfari a été élevé, en mai dernier, au rang de "citoyen d’honneur" de la mairie d’Ivry-sur-Seine (France).
090/093/700