Madrid, 13 oct 2016(SPS) L’activiste et chercheur espagnol en droits de l’homme, Carlos Martin Beristain, récemment expulsé avec deux autres activistes (espagnole et salvadorienne) par les autorités marocaines d’El Aaiun occupée a indiqué à son retour en Espagne que "le Maroc a peur de la vérité qui est au cœur de tout processus de paix".
Le chercheur basque a demandé selon le journal électronique "el dia.es" aux agences onusiennes notamment le haut commissariat aux droits de l’homme et le groupe de travail sur les disparitions forcées "d’exiger du Maroc des explications au sujet de leur expulsion pour ne pas permettre l’arbitraire contre les droits des victimes".
Beristain a en outre souligné que les travaux de recherche entamées durant ces dernières années montrent "la découverte de deux fosses communes contenant les restes de huit personnes portées disparues et une étude de 261 cas de torture, de viols, de disparitions et de bombardements des populations civiles".
L’activiste et chercheur à l’institut basque d’études pour la coopération et le développement espagnol a par ailleurs indiqué que les policiers marocains ne l’ont pas autorisé à entrer à El Aaiun sous prétexte qu’il représente "une menace à l’ordre public» et qu’il devait retourner sur le même vol vers les Iles canaries tandis que Arantza Chacon et Gloria Guzman ont été contraintes de passer la nuit à l’aéroport de Casablanca à partir duquel elles ont été reconduites vers Madrid.
Ces deux dernières dont Arantza qui fait partie du réseau basque de soutien aux femmes sahraouies ont expliqué qu’il leur a été signifié qu’elles sont des "persona non grata". Elles ont également dénoncé les autorités marocaines qui leur ont "confisqué leurs valises et leurs ordinateurs", ajoute-t-on de même source.
Les trois devaient participer à une conférence intitulée "ensemble contre l’impunité et la dissimulation de la vérité" organisée par l’association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme.
Les autorités marocaines ont arrêté dimanche dernier les trois activistes qui ont été empêchés d’entrer à El Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupée pour prendre part à une série d’événements sur la mémoire historique.
Tout en dénonçant la violation de cessez –le-feu dans le Sahara occidental par le Maroc, les activistes avaient estimé cette arrestation "d’illégale" et avaient demandé à l’organisation des Nations unies de "prévenir rapidement l’escalade qui pourrait se produire entre le Maroc et le front Polisario".
Les autorités marocaines ont au cours des derniers mois, expulsé des délégations de parlementaires, de juristes, de journalistes et d’activistes européens et autres désirant s’enquérir de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.(SPS)
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