Londres, 27 avr 2016 (SPS) Il est indispensable que le mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit reconduit et élargi à la surveillance des droits de l’homme, et qu’une date pour un référendum soit fixée, a affirmé mercredi le front Polisario à Londres.
Le peuple Sahraoui ne cesse d’espérer que le mandat de la MINURSO soit prolongé pour inclure la surveillance des droits de l’homme et qu’une date soit fixée pour l’organisation du référendum, pour que cesse enfin la ‘‘brutalité’‘ marocaine dans la région, a déclaré le représentant du front Polisario à Londres, Mohamed Limam Mohamed Ali, à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, qui sera consacrée à la question du renouvellement du mandat de sa mission au Sahara Occidental.
Il a relevé que ‘‘les autorités marocaines persistent dans leur répression contre les activistes sahraouis des droits de l’homme’‘ dans les territoires occupés du Sahara Occidental, une conduite qu’il a qualifiée d’’‘indigne de la part d'un Etat membre de l'ONU, qui essaie de faire croire qu'il a fait de grands progrès sur la question des droits de l'homme’‘.
M. Limam rappelle ‘‘une des preuves qui illustre le mieux l’acharnement brutal de l’occupant marocain’‘. Il s’agit de la ‘‘plus cruelle’‘ des sentences prononcées par le Maroc contre 23 prisonniers politiques sahraouis dans l’affaire connues sous le nom de Gdeim Izik.
Il rappelle encore que les accusations dont ont été victimes les 23 prisonniers sahraouis militants des droits de l’homme, arrêtés au moment de la manifestation de Gdeim Izik en novembre 2010, sont ‘‘injustes et politiquement motivées’‘.
Les verdicts ont été prononcés contre des civils, devant un tribunal militaire, ce qui viole le principe fondamental du droit international concernant l’équité des procès.
Le procès était entaché d’irrégularités juridiques, comme ont témoigné les observateurs indépendants et internationaux qui ont réussi à le suivre, a-t-il réitéré.
Les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, incarcérés dans la prison de Salé au Maroc, avaient entamé le 1er Mars une grève de la faim qui a duré 38 jours, pour protester contre leur détention arbitraire qui dure depuis plus de 5 ans.
Le représentant du Front Polisario à Londres estime qu’il y a ‘‘beaucoup trop’‘ d'exemples de brutalité marocaine contre le peuple sahraoui.
Il cite un cas plus récent : le décès du militant des droits de l'Homme et prisonnier politique sahraoui Ibrahim Sika début avril des suites de tortures marocaines.
Ce dernier cas avait été évoqué par un membre de l’intergroupe parlementaire britannique sur le Sahara Occidental, Mark Williams, lors d’une séance-débat sur le Sahara Occidental et son droit à l’autodétermination, organisée il y a une semaine.
‘‘La triste réalité est que les gens courageux tels que Brahim Sika ne sont pas les seules victimes de l'occupation continue du Sahara occidental’‘, avait regretté le parlementaire britannique dans son intervention.
Il est à noter que l’Organisation Amnesty International avait lancé, hier, mardi, un appel pour inclure la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental dans le mandat de la Minurso. (SPS)
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