Paris, 30 mars 2016 (SPS) L'ONG française, Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), a appelé mercredi la France à faire pression sur le Maroc pour la libération de Naama Asfari et de ses 11 codétenus sahraouis.
"Le 1er mars, le défenseur des droits de l’homme sahraoui Naama Asfari et 11 de ses codétenus ont entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre leur détention arbitraire. L'ACAT appelle la France à faire pression sur le Maroc pour que Naama Asfari et ses codétenus soient libérés".
L'ONG a fait remarquer, dans un communiqué parvenu à l’APS, que leur état de santé "s’est détérioré", indiquant qu’ils avaient perdu "en moyenne 7 kilos chacun".
"Après 17 jours de grève, aucun responsable pénitentiaire n’étant venu s’enquérir des revendications des détenus (qui) ont décidé d’arrêter les consultations médicales, basées sur des mesures de poids, du pouls et de la tension", a-t-elle ajouté.
Pour rappel, le militant sahraoui des droits de l’homme et ses codétenus ont été condamnés, il y a trois ans par le tribunal militaire marocain, pour leur participation présumée au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en novembre 2010.
Au cours de l’évacuation forcée du camp, des affrontements ont éclaté entre l’armée de l’administration occupante et des manifestants sahraouis. Naama Asfari a été condamné pour meurtre alors même qu’il a été arrêté la veille du démantèlement.
"Torturé, battu, humilié, privé d’eau et de nourriture pendant sa garde à vue en 2010, il avait signé des aveux sous la torture. Ces aveux sont les seuls fondements de sa condamnation inique, dictée par un tribunal militaire: 30 ans de prison", a souligné l’ACAT, précisant qu’avec lui, 24 autres militants sahraouis "ont subi un sort similaire et ont été condamnés à des peines allant de 20 ans à la réclusion criminelle à perpétuité".
Selon Hélène Legeay, responsable Maghreb/Moyen-Orient à l’ACAT, "la grève de la faim de ces militants sahraouis a déjà trop duré. Après trois ou quatre semaines de grève de la faim, des dégâts parfois irréversibles apparaissent".
"Comment la France peut-elle rester silencieuse face à des victimes de torture qui mettent leur vie en jeu pour réclamer justice, tout en réaffirmant qu’elle va décorer un responsable marocain soupçonné de complicité de torture", s’est interrogée l’ONG, rappelant qu’elle avait déposé, en février 2014, une plainte pour torture en France et a aussi porté plainte contre le Maroc auprès du Comité contre la torture des Nations unies. (SPS)
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