Rabat, 22 nov 2011 (SPS) L'Etat de santé des prisonniers politiques sahraouis détenus à la prison de Salé 2 (près de Rabat), en grève de la faim depuis le 31 octobre dernier, s'est dégradé, a averti le comité de suivi de cette grève.
Dans un communiqué rendu publique mardi, le comité de suivi a souligné que l'état de santé de ces détenus, arrêtés lors du démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010 près d'El-Aaiun (capitale occupée du Sahara occidental) est "passé à un stade de risque".
Selon le comité, six détenus parmi les 22 qui observent leur 23ème jour de grève de la faim consécutif ont enregistré une détérioration de leur état de santé avec l'apparition de symptômes tels que des douleurs au niveau du dos, des reins et de la tête ainsi que des pertes de poids allant de 5 à 10 kg et des pertes de connaissance.
La grève de la faim a été déclenchée "pour protester contre le déni des droits fondamentaux, légitimes et légaux à l'intérieur de la prison" et pour demander que les prisonniers soient présentés devant un tribunal garantissant "l'accomplissement de toutes les conditions d'un procès juste et équitable ou soient libérés sans conditions", a rappelé le communiqué.
La situation de ces détenus sahraouis a suscité la préoccupation de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) qui a interpellé, la semaine passée, le ministère de la Justice marocain sur les conditions de leur détention.
L’AMDH a demandé au ministère de la Justice d'intervenir pour sauver la vie de ces détenus et à agir "immédiatement" pour éviter le pire vu l'état inquiétant de leur santé.
Après avoir signalé que les prisonniers sahraouis étaient détenus dans des "conditions difficiles et victimes de comportement inhumains", l'association a appelé "à leur libération où à un procès équitable".
Les familles des prisonniers politiques sahraouis avaient lancé, le 1er novembre dernier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'AMDH à Rabat, un appel à leur libération inconditionnelle ou la tenue d'un procès juste et équitable devant la justice civile.
"Nous appelons à la libération de nos parents, incarcérés depuis une année à la prison locale Salé 2 ou l'organisation d'un procès juste et équitable devant une justice civile, l'amélioration de leurs conditions d'incarcération et la jouissance de leurs droits", avait déclaré un membre de ces familles sahraouies.
Cet appel est intervenu au lendemain du début la quatrième grève de la faim observée par les prisonniers sahraouis depuis leur incarcération.
L'appel visait à attirer l'attention de l'opinion publique sur les conditions de leur détention, une année après leur arrestation à El-Aaiun suite au démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines. La plupart d'entre-eux sont des militants des droits de l'homme.
Ils sont notamment accusés d"'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction". Ils risquent la réclusion à perpétuité.
Suite à ces arrestations, des membres de leurs familles avaient observé plusieurs sit-in à Rabat pour attirer l'attention sur leurs conditions d'incarcération et réclamer leur libération. (SPS)
020/090/000 231055 NOV 011 SPS